Il est une grande icône du volleyball Togolais. Des volleyeurs ayant percé comme lui, on en compte au bout des doigts.
Un pur génie de naissance
Il est né à Lomé sous le nom complet de Lawson-Body Têtêvi Frédéric le 28 Février 1958. Il a grandi dans un internat à Togoville où il s’est révélé à lui-même comme volleyeur.
Comme plusieurs sportifs avant lui, il s’est d’abord débrouillé au sport de pied qu’est le football mais en utilisant ses mains en tant que gardien de but. Ses compétences ont commencé à prendre forme quand il se lance dans le volley avec les moyens de bord. Il faisait partie de ces jeunes jouant sur un terrain improvisé ne correspondant pas aux standards de 18 m sur 9.
Le champion en lui ne se fait pas prier, en 1973 jeune adolescent, il devient titulaire de son équipe au lycée et se taille une place dans l’équipe universitaire après son bac.
Pour avoir décroché son bac série C, il était aussi puissant en science que sur le terrain. Repéré, il participe avec l’équipe Togolaise en 1979 aux éliminatoires de la Coupe d’Afrique contre le Nigéria. Goût amer pour le jeune de 21ans avec des rêves plein la tête.
Naissance de l’attaquant en Or
Suite à cette défaite, Lawson-Body s’aventure en Côte d’Ivoire où il effectue une saison. Il est grassement récompensé par le trophée du championnat national qu’il remporte avec son club en 1982. Plus encore il termine finaliste de la Coupe de Côte d’Ivoire la même année.
Nouvelle opportunité, nouvel horizon. Frédéric dit au revoir à l’Afrique et gagne son billet pour la France où il effectue deux saisons (1982-1984) au VBC Riom pour commencer.
Il eut la chance d’évoluer ensuite au JSA de Bordeaux (1984-1985) avant d’atterrir au club emblématique Stade Poitevin.
De 1985-1989, Têtêvi désormais surnommé Fred du haut de son 1m94 a effectué de folles prouesses. Numéro 7 sur le terrain, il était absolument admirable à son poste d’attaquant et impressionnait coéquipiers et public par sa puissance et sa légèreté. Par cet investissement et ce talent il propulsa les Poitevins parmi les élites en étant leur capitaine et devient meilleur attaquant de la saison de 1988-1989 en remportant le ‘’smash d’or’’. La vidéo qui suit le montre à l’œuvre et recèle une magnifique interview de Fred.
Il était enfin récompensé de tous les côtés… À Poitiers, il n’était pas que joueur, c’était toujours un génie étudiant analyste programmeur qui obtient en 1988 la naturalisation.
Octobre Noir
La saison la plus belle de Fred fut étonnamment la dernière. Bien qu’il ait choisi de continuer à évoluer à Poitiers, il n’a plus volé bien loin.
Tout s’assombrit le 7 Octobre 1989, quand il contracte une satanée méningite bactérienne. À croire que c’était son heure, malgré les interventions au CHR Poitiers, Fred reste dans le coma longtemps et finit par succomber le 14 Octobre 1989 à seulement 31 ans.
Il ne respire plus ça y est le rêve s’arrêta là pour lui, mais pas dans la mémoire de tous ceux qu’il a touché dans son existence.
Ceux qui le connaissaient ont pu dire de lui, qu’il était génial, toujours souriant, dynamique, sensible et très généreux. Une bonté d’âme unique à l’état pur. Un génie sur et en dehors des terrains, fauché trop tôt par la mort.
Volleyeur à jamais
Tout jeune volleyeur peu importe le nombre d’années après sa mort le connaîtra. Il reste dans l’histoire du volleyball Franco-Togolais.
En France, la salle Omnisport du Stade Poitevin fut baptisé en ‘’Salle Fréderic Lawson-Body’’ en sa mémoire. Et son numéro 7 n’a plus jamais et attribué à un autre joueur.
Les 30 ans de sa disparition furent commémorés en France et Togo. Spécialement ce dernier organisa le 13 Octobre 2019 une messe anniversaire en son nom, deux matchs de gala puis un dépôt de gerbe où il repose à Aneho.
Togolais, n’oubliez pas votre frère qui vous a fièrement représenté grâce au Volley-ball et portez-le dans vos cœurs.