Masai Ujiri, 49 ans, est le seul dirigeant africain d’une équipe de basketball qui a transformé une équipe perdante des Raptors de Toronto en champions NBA 2019.
Né à Bournemouth, en Angleterre et élevé dans le nord du Nigeria, Ujiri s’est rarement concentré sur le basket-ball en grandissant car l’obsession nationale était le football.
Des débuts compliqués
Ce n’est que plus tard dans sa vie qu’il a développé sa passion pour le ballon orange. À l’université il a participé aux tournois européens, jouant de manière compétitive en Angleterre, en Belgique et en Allemagne, entre autres pays, mais a déclaré à CNN qu’il ne se sentait pas assez bien en tant que joueur et qu’il voulait essayer d’entraîner à la place.
Ses compétences en tant que dénicheur de talent « scout » l’a conduit à l’Orlando Magic où il a dû travailler gratuitement.
«Tout le monde montait dans leur hôtel cinq étoiles et je me faufilais dans mon motel à 20 $ la nuit», a-t-il déclaré dans une interview à CNN.
Mais il n’aura pas fallu longtemps à Ujiri pour se hisser au sommet, gagnant plus qu’assez pour se payer n’importe quelle chambre d’hôtel qu’il désirait.
Il rejoint la famille Raptors en 2013
Il a signé un contrat de 3 millions de dollars sur cinq ans en tant que président des opérations de basket-ball chez les Raptors en 2013, retournant dans la franchise après un précédent passage en tant que directeur des recrutements en 2007, où il a été rapidement promu directeur général adjoint en un an.
Ujiri est devenu l’un des esprits les plus astucieux du front-office dans le domaine du basket-ball, et est connu pour ses actions intrépides et avant-gardistes. Par exemple, en 2011 lorsqu’il était vice-président des opérations de basket-ball chez les Denver Nuggets, il avait orchestré un « trade » à 12 joueurs qui a envoyé Carmelo Anthony à New York en échange d’un groupe de jeunes joueurs prometteurs !
Aujourd’hui, les fans des Raptors récoltent les fruits d’un autre « trade » audacieux d’Ujiri qui a envoyé le favori des fans DeMar DeRozan à San Antonio en échange de Kawhi Leonard. Pour les fans de Toronto, c’est cet échange qui leur a donné le titre. Ujiri a cultivé une culture gagnante au sein d’une équipe qui vient de remporter son tout premier championnat, aidant à mettre fin à la dynastie des Golden State Warriors au passage. Avec un Kawhi Leonard qui a porté son équipe qui plus est. Avec cette image devenue mythique de son shoot au buzzer en demi-finale de conférence.
En effet, Ujiri s’est appuyé sur ses propres compétences en tant que dénicheur de talent « scout », ainsi que sur une équipe de recruteurs existante qu’il a supervisée, pour amener à Toronto des athlètes non annoncés, négligés, sous-estimés et africains. Notamment des joueurs tels que Serge Ibaka de la République du Congo et Pascal Siakam du Cameroun.
L’Afrique dans un coin de sa tête
Il est certain que créer des opportunités pour plus de joueurs africains comme Pascal Siakam et Serge Ibaka est devenu la passion d’Ujiri. On ne peut plus négliger l’impact dramatique et grandissant de l’Afrique dans la NBA. Alors que la NBA continue d’étendre ses frontières, la route de l’Afrique vers les États-Unis est devenue une autoroute bien pavée, en grande partie grâce à des gens comme Ujiri et Amadou Fall, le parrain du basket africain.
À partir de 2003, lorsqu’il a organisé son premier camp au Nigeria, Ujiri a joué un rôle central en incitant les jeunes Africains au Nigeria et au-delà à utiliser le basket-ball comme tremplin pour réaliser de grandes choses. Alors que des joueurs tels que Serge Ibaka de la République du Congo, Pascal Siakam et Joel Embiid du Cameroun sont devenus des stars bien connues, des milliers de jeunes hommes et femmes africains que vous ne verrez pas dans les grands programmes universitaires ou en NBA ont voyagé sur la route que Ujiri a aidé à construire. Ils fréquentent les écoles préparatoires américaines, les collèges communautaires et les universités. Ils occupent des postes au sein et autour de l’énorme industrie du basket-ball, pas nécessairement sur le terrain. Ujiri prêche aux jeunes joueurs en herbe l’importance d’utiliser le jeu pour créer des opportunités et de ne pas laisser le jeu les utiliser. «Nous devons donner une chance aux jeunes», a-t-il dit, «et c’est en construisant des infrastructures, des installations et en améliorant le coaching.»
Autant que construire les Raptors en une équipe de championnat est un objectif pour Ujiri, faciliter les opportunités pour les jeunes Africains est devenu la mission et la passion de sa vie. Ce qui fait de lui une fierté pour les africains et un modèle à suivre pour les jeunes.