08 janvier 2010 – 08 janvier 2020. Il y a de cela 10 ans que la délégation togolaise en route pour disputer la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) de cette année a été la cible d’une attaque meurtrière dans l’enclave de Cabinda. Le bilan de cette odieuse scène fait état de 3 morts (le chauffeur du bus transportant les joueurs, le sélectionneur adjoint, Amélété Abalo et Stanislas Occlo, l’attaché de presse de la fédération) et un blessé grave, Obilalé Dodo Kodjovi, le gardien de but.
Après ce drame, la délégation togolaise était obligée de retourner au pays abandonnant ainsi la compétition. Le seul tord des togolais était d’emprunter la voie terrestre plutôt que celle aérienne. Pourtant des billets d’avion étaient envoyés à la délégation du Togo. Où sont passés ces billets? Sont – ils échangés contre la liquidité? Qui avait pris la décision de prendre la route? Pour quelle fin? Autant d’interrogations sans réponses satisfaisantes. L’intérêt personnel a pris le dessus sur le collectif.
Comme cela ne suffisait pas c’est le Togo qui est sanctionné pour ingérence de gouvernement dans le football comme si l’équipe du Togo est descendue du ciel ou ce qui s’est passé ne méritait pas une décision assez délicate. On parle des vies qui sont perdues, des rêves brisés, des avenirs reconditionnés, mais malgré tout cela des gens ont adopté un comportement d’indifférence.
Des années après, des indemnités ont été payées aux victimes mais jamais elles (indemnités) ne sont parvenues aux destinataires. Au nom de quoi ceci est – ce possible? De la cupidité, du déshumanisme sans doute car l’intérêt personnel prime sur le collectif.
Des orphelins et des veuves sont là, espérant un geste de soulagement mais plutôt, au nom de l’intérêt personnel, des clous sont enfoncés par des goulus, des bâfreurs.
Cette situation agaçante pourrait pousser certains à penser que l’état insipide dans lequel végète le football togolais y prend source.
Dans les réalités africaines comment comprendre que l’on détourne ce qui est dû aux morts et prétendre évoluer?
Quand l’intérêt personnel prime sur le collectif, l’on semble perdre raison et toute lucidité. Que les uns et les autres reviennent à de meilleurs sentiments pour faire les choses de la manière humaine.