Clarisse Agbegnenou est une Judokate de nationalité Française mais d’origine Togolaise. Elle est considérée à ce jour comme la plus titrée des femmes Judokates en France.
Un mot qui la représente : combativité
Tout d’abord la venue au monde de Clarisse était comme une descente aux enfers pour ses parents Victor et Pauline Agbegnenou. Elle a vu le jour le 25 Octobre 1992 à Rennes avec son jumeau Aurélien, prématurément (à 7mois) et incapable de respirer. Un événement sublimé mais dont la réalité fut bien triste.
Clarisse née aussi avec une malformation, a dû subir une opération chirurgicale et elle est restée dans le coma durant une semaine. Des jours longs, éprouvants, traumatisants pour ses parents.
Ainsi, durant toute son enfance Clarisse eut un corps fragile, tout frêle ayant continuellement besoin de soins médicaux.
Mais il faut croire qu’elle a dû percevoir son état comme une injustice, et y a tiré une rage et une force de vaincre Herculéenne pour réussir sa vie.
De fragile à robuste
Cette rage elle a pu la canaliser en pratiquant le judo très jeune. Ce sport de combat dont l’objectif est de vaincre en envoyant soit l’adversaire au sol, soit en l’immobilisant soit en l’incitant à abandonner. Déjà à 9 ans elle intègre le club Arts Martiaux d’Asnières et fut entraînée durement. Ainsi à 16 ans elle fut vice-championne de France et à 17 ans championne de France de Judo.
Vie de Sportive
Clarisse Agbegnenou a effectué des études à l’INSEP (Institut National de Sport) et elle a participé à diverses compétitions dans la catégorie des poids mi-moyens (-63kg).
Elle a une belle carrière jonchée de belles récompenses devenant la Judokate la plus titrée de la France.
Pour ne citer que ses plus grandes victoires, Clarisse Agbegbenou fut 3 fois championne de France de judo, 3 fois championne d’Europe. Elle a gagné plusieurs autres médailles à ces compétitions et à d’autres comme les jeux européens, championnats du monde par équipe etc.
Plus étincelant, elle est quadruple championne du monde de Judo (2014, 2017, 2018, 2019).
Surnommée la Teddy Rinner au Féminin, elle est insatiable de victoires et reste non satisfaite de sa médaille d’Argent obtenue aux JO de Rio en 2016.
Ses victoires ne passent pas inaperçus par le monde entier et la liste de ses distinctions est longue :
Le kimono d’or en 2016 décorant la meilleure Judokate de l’année
La décoration de l’Ordre National du mérite le 1er Décembre 2016
Coq d’Or de la meilleure athlète féminine en 2019
Championne du Sport Français et sportive de l’année en 2019.
Et bien d’autres…Elle reçut même les honneurs du président Faure Gnassingbé surtout après son dernier sacre aux championnats du monde de 2019.
Athlète colérique et multitâche
Clarisse n’est pas ce qu’on peut qualifier d’enfant de cœur. Elle est de nature facilement irritable surtout en cas d’injustice et elle en a pris cher avec Anne Fatoumata M’Bairo sa coéquipière. L’histoire remonte en 2013, où suite à une bagarre entre coéquipières à l’INSEP, Anne porta plainte contre Clarisse et d’autres Judokates.
Qu’est-ce qui provoqua la colère de notre championne, on ne saurait y répondre. Mais Clarisse fut la seule condamnée pour ‘’Faits de violence’’ et écopa de 70h de travaux d’Intérêt général, avec amende plus 1 mois de suspension de compétition.
Femme droite comme elle est, elle a assumée ses actes et accepté son jugement. Malgré son côté rageur, Clarisse est tout autant empathique et s’investit à fond dans des œuvres humanitaires pour aider les enfants prématurés comme elle (avec SOS préma) et les femmes sportives pour plus de visibilité.
Clarisse est une jeune femme débordante d’énergie, pleine d’ambitions et très rêveuse. Son plus grand rêve aujourd’hui est de décrocher la médaille d’or aux JO de Tokyo en 2020. Son rêve sera-t-il réalisé ? Hélas tous les athlètes du monde sont dans le désarroi total avec cette crise mondiale qui met le cours de la vie en suspens.
Espérant que la pandémie du Covid-19 se résorbe, Clarisse continue à s’entraîner sans relâche pour atteindre son objectif alors qu’elle est confinée à la Réunion avec sa famille.
Son entraînement sera-t-il vain ? On croit fermement que non et vivement que la Teddy Rinner au Féminin devienne championne Olympique !