Selon les informations d’africafootunited.com, On s’achemine progressivement vers le grand jour : le 11 décembre 2021, date de l’élection du nouveau président de la Fédération Camerounaise de Football (FECAFOOT). Ce jour qui sonnera alors le glas d’un processus électoral à rebondissements entamé naguère, et où s’entremêlent tentatives d’intimidations, querelles au propre comme au figuré, aussi bien dans l’espace sportif national que devant les juridictions sportives et civiles. S’il est vrai que cette élection a presque toujours charrié les passions par le passé, il n’en demeure pas moins vrai que celle de 2021 revêt une singularité que l’on ne saurait ignorer : l’intérêt déclaré de Samuel Eto’o Fils pour le poste de président de l’instance du football camerounais.
L’ancien capitaine des Lions indomptables et meilleur buteur de l’histoire de la Coupe d’Afrique des Nations de football est résolument engagé vers cet objectif, et anime le jeu électoral à l’envi des autres challengers déclarés. Sous réserve de l’officialisation des candidatures par la Commission électorale, il convient de préciser qu’il existe bien d’autres acteurs comme Eto’o, qui ont également déclaré leur candidature. Il s’agit entre autres des anciens Lions indomptables Emmanuel Maboang Kessack, l’un des artisans de la belle odyssée du Cameroun à la Coupe du monde « Italie 90 », au même titre que son ancien équipier de cette aventure italienne, Jules Denis Onana, qui fut l’un des premiers à officialiser sa candidature ; et vraisemblablement le président sortant et actuel intérimaire du poste, Seidou Mbombo Njoya, qui ne s’est pas encore prononcé, mais qui y songe bel et bien à en croire certains de ses proches.
Les colistiers d’Eto’o posent eux aussi des actions, vont eux aussi dans les médias, peaufinent également leurs stratégies dans la perspective de cette élection. Mais pas avec le même décibel que l’ancien joueur du FC Barcelone qui semble leur faire ombrage. Ils sont sans doute victimes de la popularité et de l’hypermédiatisation d’Eto’o, qui tend à céder la place au populisme. On l’a encore observé mercredi dernier, lorsque l’ex goaléador des Lions indomptables s’est rendu au siège de la fédération pour déposer sa candidature, dans une ambiance surchauffée et en présence d’un public en transe et encore nostalgique de ses prouesses sportives d’antan.
Un soutien populaire qui le conforte sans doute dans l’idée qu’il est près du Graal. Soit ! Mais il n’est pas superflus de rappeler que cette élection là n’est pas à l’image des autres élections où le vote populaire est souverain. Le cas échéant, le contexte diffère des élections populaires par le caractère très fermé du scrutin. Le corps électoral est connu d’emblée et est constitué de 76 personnes, appelés « délégués », recensés parmi les présidents de clubs, les arbitres, les représentants de joueurs… Ils sont « faiseurs » de rois, et eux seuls sont maîtres du destin de quiconque aspire à gouverner le football camerounais. Par conséquent, une campagne de proximité auprès de ces privilégiés serait plus efficace et prometteuse. Bien mieux que l’effervescence populaire dans laquelle s’est laissé entrainer le « 9 », tout en sachant que la quasi-totalité de ses soutiens sont « hors-jeu ».
Pour ce coup d’essai, le quadruple ballon d’or africain devrait donc faire attention à ne pas tomber dans l’« Eto’o » du populisme, tant il est vrai qu’il s’est d’une manière ostentatoire montré va-t-en-guerre dans ses déclarations à la presse cette semaine, en brandissant une menace insurrectionnelle sur l’institution FECAFOOT et sa maisonnée actuelle, si jamais les délégués acquis à sa cause faisaient l’objet de représailles de la part de ses autres challengers.