Benjamine d’une fratrie de 4 enfants, Ajara est née le 12 Janvier 1993 à l’hôpital Protestant de Njisse de Foumban au Cameroun.
Elle tient ses origines du royaume de Bamoum d’où est issue la signification de son prénom ‘’njoya’’ qui signifie « ma part est toujours visible ».
Naissance de sa passion
Un entretien réalisé par Dégramaud NJIFON avec le père d’Ajara nous offre une panoplie d’informations sur ses premières frappes dans une balle.
En effet, selon ce que rapporte son père Nji Tambasié Njoya Seîdou : « Tout commence quand elle est encore toute petite à l’école primaire de Njimbam. À l’aller et au retour des classes, elle tapait sur tout objet solide : noix de mangues, d’avocat, cailloux, objets emballés, morceaux de bois … c’était des ballons pour elle au point où ces chaussures connues au nom de Mbamkouop (chaussure fermée en caoutchouc) étaient régulièrement déchirées et ses orteils étaient couverts de blessures ».
À partir de là, bien que l’acceptation de son orientation ait créé des doutes pour les parents d’Ajara, ils ont été conquis par le talent fou de leur fille avec le ballon rond.
Elle évolua ainsi au lycée, « en jouant comme unique fille parmi les garçons ». Elle commence à faire la différence lors de ses matchs spécifiquement lors d’une compétition à Douala où elle se fait repérer par des sélectionneurs. Difficile de passer inaperçu en étant une fille marquant seule 5 buts contre des garçons. À partir de là, elle obtint son billet pour se lancer dans sa carrière proprement dite à l’étranger.
Ses clubs
Notre attaquante d’1m64 a préalablement été à l’école Franck Rollycek de 2007 à 2011, puis à Sawa United Girls de Douala. Elle a effectué une (1) saison au FC Energiya Voronej (2011-2012), une autre au WFC Rossiyanka en Russie (2012-2013), à l’AS Police de Yaoundé (2013-2014), au Western New York Flash en 2015 puis en Suède au Sundsvalls DDF (2016-2017).
Plus récemment en 2018, elle s’est envolée en Norvège pour intégrer le Club IL Sandvikenpuis le club Valerenga du même pays.
Sa force de frappe ? Les buts !
Avec son club IL Sandviken en 2018, elle comptabilise 17 buts des compétitions confondues (championnat et coupe) ce qui lui vaut d’être honorée d’un soulier d’or décernée par son club. Elle a remporté avec ce même club la coupe de Norvège.
Puis dès son arrivée à Valerenga, elle a vite commencé à faire la différence en marquant 11 buts en 22 matchs. Aussi depuis son arrivée, grâce à leur deuxième place obtenue en championnat, son club s’est qualifié pour la ligue des champions.
Elle fut en 2018, sacrée « meilleure joueuse africaine de l’année et 15ème au classement mondial par L’IFFHS (International Fédération of Football History & Statistics qui est une organisation d’études historiques et statistiques sur le football, créée en 1984) ».
Il faut croire que partout où elle passe, elle fait des étincelles ! Y compris dans son pays d’origine

Elle a commencé à faire partie de la sélection Camerounaise très tôt et en 2012 elle a participé aux jeux olympiques, puis a été finaliste avec l’équipe nationale au championnat d’Afrique en 2014.
La Coupe d’Afrique des Nations a aussi connue une équipe Camerounaise féminine aller en finale en 2010 et en 2016. Cette équipe a toutefois aussi gagné la 3ème place à la CAN en 2018 au Ghana où Ajara toujours dans ses démarcations fut élue femme du match.
Ajara en coupe du monde. C’est un vrai phénomène du ballon rond. Ayant déjà participé avec son équipe nationale en 2015, elle revient en force en 2019 à la coupe du monde en France.
Son but phénoménal contre la Nouvelle-Zélande lors de cette compétition lui offre un billet de nomination au prix Puskas du plus beau but de l’année 2019. Non seulement ça, son but devient le deuxième plus beau but à la coupe du monde et figure parmi les 10 plus beaux buts de l’année.
Dans cette même compétition, elle effectue un sacré doublé qualifiant son équipe en 8ème de finale de la coupe du monde.
De tous ces accomplissements, elle se retrouve légitimement nominée :
- D’une part parmi les trois (3) pour le titre de ‘’Joueuse Africaine de l’année 2019’’
- D’autre part pour le Ballon d’Or Africain Féminin de 2019 avec sa compatriote Aboudi Onguene.
Bien qu’elle n’ait pas emporté ces victoires, elle est une victoire pour son royaume Bamoum qu’elle fait frémir de fierté.
Ajara Nchout Njoya est devenue un coup de cœur pour les Camerounais. Ils sont fan d’elle. Et elle, est fière de ce qu’elle transmet à travers son sport.
Avant tout jeune femme, elle ne s’accorde aucun répit dans ses combats pour la scolarisation des filles, contre les mariages précoces etc. Les bonnes causes, ça lui parle.
Et avant son peuple, elle est fière de ses propres accomplissements ! Surtout d’avoir contribué à briser les représentations erronées de sa société. En effet, une fille qui choisit le football, un sport de ‘’garçons’’ selon les idées reçues, ça fait toujours cliché et demande un double combat..