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Il y a mille et une raisons de suivre cette 90e édition des 24 Heures du Mans. Pour Toyota ou Alpine, pour l’exploit physique et psychologique, pour Sébastien Ogier ou Michael Fassbender. Et, aussi, pour Pierson. Ce nom ne vous dit rien ? Vous devriez très vite en entendre parler. Et pour longtemps. Josh, de son prénom, s’apprête à devenir le plus jeune pilote de l’histoire de la plus prestigieuse épreuve mancelle. Un record. Un exploit. Mais certainement pas une fin en soi.
Samedi, jour du grand départ (16 h), Pierson aura très précisément 16 ans et 118 jours, ce qui lui permettra d’abaisser la précédente marque, établie en 2014 par Matt McMurry, alors âgé de 16 ans et 202 jours. À titre de comparaison, Max Verstappen avait 17 ans et 166 jours lorsqu’il a pris le départ du premier Grand Prix de sa carrière.
Vainqueur à Sebring
Comme le champion du monde de F1, l’Américain est un talent précoce. Un vrai. Lui aussi a eu un volant de kart entre les mains à l’âge de deux ans. Lui aussi a piloté des monoplaces à l’adolescence. La comparaison s’arrête là. Car là où le Néerlandais dégageait parfois une confiance excessive, Pierson, lui, laisse déjà transparaître une étonnante maturité.
« Je connais très bien cette course, a-t-il confié déclaré. Mais savoir que je ferai partie de l’histoire de cet événement quoiqu’il arrive est quelque chose de très spécial à mes yeux. » Le natif de Portland formera l’équipage n°23 (United Autosports) engagé en LMP2, aux côtés de deux pilotes bien plus expérimentés : Oliver Jarvis, quatre fois sur le podium au Mans, et Alex Lynn, champion en GP3 Series.« Être si jeune en Endurance est un avantage, à condition de rester à l’écoute, a observé le jeune pilote. J’ai deux coéquipiers très forts qui me donnent beaucoup de conseils et d’informations. Paul [Di Resta, ancien pilote de F1 et réserviste au Mans] a joué un rôle de mentor pour moi. » Avec Jarvis et Di Resta, Pierson s’est imposé dès sa première course en WEC, en début d’année, lors des 1000 Miles de Sebring. Sur un circuit bien plus exigeant que celui des 24 Heures.
Mais ce qui rend l’épreuve sarthoise plus difficile qu’aucune autre, c’est évidemment sa durée et ce qu’elle implique sur les plans psychologique et émotionnel.
« Ici, les défis sont uniques, a admis Pierson. Il est difficile de s’entraîner sur une durée comme celle-ci. »
Le double tour d’horloge devrait permettre d’en savoir plus sur les limites de l’Américain, dont le flegme impressionne.
« Les gens parlent souvent de sa maturité et de son calme, a souligné son père, Greg. Je ne pense pas avoir déjà vu un pilote capable d’écouter sa radio en restant aussi calme que lui, qu’importe ce qui se passe durant la course. »
Il n’empêche, Pierson s’apprête à découvrir un tout autre monde. Parce que Le Mans est un mythe populaire et, contrairement aux deux éditions précédentes, ouvert à un public nombreux… qui devrait s’intéresser de près aux performances du prodige.
« Avec ce record, ma présence au Mans attire beaucoup d’attention, a noté le jeune pilote. En fait, ça me permet d’évacuer beaucoup de pression. Les gens n’attendent pas grand-chose du résultat : si je ne suis pas au niveau, ils diront que c’est parce que je suis encore jeune et en apprentissage. Mais si je fais une bonne course, ils seront surpris et enthousiastes. C’est donc une belle opportunité, ça ne m’inquiète pas trop. »
Toute chose égale par ailleurs, Joshua Pierson est jeune, talentueux et philosophe, en plus. Pour ne rien rater de nos actualités, vous pouvez également visiter la page Facebook WeLoSport.