Insistons bien sur le fait qu’elle soit la seule skieuse légitime à avoir concouru aux jeux olympiques d’hiver à deux reprises pour le Togo.
Elle s’appelle Mathilde-Amivi Petitjean. Née au Togo le 19 Février 1994 elle est originaire de Kpalimé du côté de sa mère et française de Savoie du côté de son père.
Mathilde a débuté le ski à l’âge de sept (7) ans après avoir rejoint son père en France en 1997.
Pourquoi cet intérêt pour le ski ?
Amivi aurait grandi au Togo, elle n’aurait jamais vu de neige de sa vie. Ainsi, elle a pu s’intéresser au ski car ses pairs à l’école en pratiquaient. Comme quoi, nous sommes façonnés en partie par notre environnement. Son crush a alors été assez fort pour la conduire si loin dans son parcours.
Le ski est un sport de glisse sur neige. Il en existe plusieurs genres dont le ski alpin, le ski nautique, le ski de fond etc.
Mathilde est spécialiste du ski de fond d’où son titre de fondeuse.
Que retenir de son parcours?
Depuis ses débuts en France, elle s’est entraînée au club Roche sur Foron et elle a eu la chance de participer à des sélections régionales. La poursuite de ses études a aussi été une aubaine de pratique du ski en plus des compétitions nationales.
Pourtant, elle n’a jamais eu la chance d’être en sélection nationale séniors. De là vient la veine d’avoir deux origines ! Ne pouvant concourir pour la France pour être reconnue internationalement, elle a été repérée et contactée par le comité olympique Togolais pour représenter le Togo aux Jeux Olympiques.
Elle réussit à se qualifier pour les jeux olympiques de Sotchi en Russie en 2014. Amivi avait alors 19 ans et représentait le pays de sa mère aux JO d’hiver. Pas très commun si on associe ‘’sport d’hiver’’ à un athlète Togolais tout simplement.
Bien que rentrée sans médaille en finissant à la 66ème place, « chapeau la fondeuse » et ce avec révérence! Parce que cette expérience ne fut pas que marquante que pour le Togo. Elle eut l’effet d’un uppercut sur la joue de notre athlète qui est passée de l’obscurité à la lumière. C’est tout à fait légitime d’avoir du mal à s’ajuster d’un coup à une telle renommée surtout si exceptionnelle.
Elle a été sous-estimée aux JO car on la croyait sortie d’un coin reculé, mais elle n’en est revenue que plus forte. Elle s’est entraînée avec énormément de hargne pour s’améliorer et prendre sa revanche. Ayant bénéficié d’une bourse du comité internationale olympique, elle a passé plusieurs mois au Québec afin de relever son niveau. Notons que Mathilde eut la chance de dégoter également le sponsor Procter & Gamble qui fut un plus pour sa carrière.
Elle revint plus forte mentalement et physiquement. La preuve, elle se qualifia à nouveau en 2018 pour les jeux olympiques d’hiver à Pyeongchang en Corée du Sud.
Lors de sa première épreuve de sprint en style classique cette compétition, elle ne put décrocher un titre. Ensuite sa deuxième épreuve de 10km libre fut soldée par une amère 83ème place.
L’identité de Mathilde-Amivi Petitjean a constamment été citée avec celle d’Alessia Afi Dipol. La première est Franco-Togolaise et la seconde serait Italo-Togolaise.
Pour l’histoire, Alessia a elle aussi participé aux JO de Sotchi en tant que skieuse alpine. Cependant sa participation aux JO de 2018 a été impossible. C’est là toute la polémique. Alessia aurait violé la règle 41 de la charte olympique en se présumant Togolaise alors qu’elle ne l’était pas. Et plus encore elle aurait d’ores et déjà compéti sous les couleurs de l’Inde. Le doute persiste ! Le prénom ‘’Afi’’ lui octroie normalement le bénéfice du doute quant à son origine togolaise probable mais est-ce suffisamment convaincant ? De ce qu’il en est quand même aujourd’hui sur les tabloïds, Alessia n’est pas Togolaise et n’a donc pas le droit de concourir sous les couleurs du 228.
Mathilde dont on a toutes les preuves qu’elle est Togolaise à moitié, mérite donc des honneurs pour ses exploits au nom du pays de sa mère. Hormis sa vie de compétitrice, c’est aussi une étudiante de commerce international.